Sergio...toujours là !
Publié le 21 Janvier 2011
Sergio, de son vrai prénom, et comme l’appelaient encore ses proches nous a quittés, maintenant depuis sept ans. Serge Reggiani est de ceux que l’on n’est pas prêt d’oublier.
Artiste complet, c’est par une carrière exceptionnelle en tant qu’acteur de cinéma qu’il se fera connaître…
Moi, c’est l’immense chanteur qu’il fut qui m’intéresse.
Issu d’une famille italienne des plus modestes (son père assistant coiffeur et sa mère ouvrière ).
Né le 2 mai 1922 à Reggio D’Emilie, de parents ouvriers, anti-fascistes, c’est à l’âge de huit ans qu’il débarque en France, plus précisément à Yvetot en Normandie.
Il suit d’abord les traces de son père dans le domaine de la coiffure, puis, après la lecture d’une petite annonce, il s’inscrit au Conservatoire des Arts Cinématographiques à Paris ( où la famille Reggiani s’était installé depuis peu ).
Comme Yves Montand et peu d’autres il aura su mener de front ses deux carrières, même s’il était venu sur le tard dans le monde de la chanson ( à plus de 40 ans ).
Son premier disque, sur Boris Vian ne sort qu’en 1964.
La chanson a tout de suite trouvé en lui un interprète fabuleux, fichant la chair de poule à des salles combles. Ses textes e musique, il les doit à Moustaki, Jean-Loup Dabadie, Claude Lemesle, Albert Vidalie…
Marié en 1943 à Janine Darcey, comédienne, ils auront deux enfants : Stefan et Carine. Puis avec sa nouvelle compagne en 1958, trois autres : Célia, Simon et Maria.
En 1966, Barbara
séduite par son album sur Boris Vian, lui propose de faire la première partie de son tour de chant. Sans le vouloir, il rentre en concurrence ( le mot est fort !
) avec son fils Stephan qui essaie comme il le peut de percer dans ce même domaine. Ils feront quelques prestations ensemble et le fiston écrira quelques texte pour son
père.
Pour son engagement à gauche, Reggiani est très apprécié par les soixante-huitards. Les succès se suivent : « le déserteur » ; « Ma liberté » ; « Les loups » ; « Sarah» ; « Le barbier de belleville ».
Il aura du mal à se remettre du suicide de son fils en 1980…
Son attirance vers la musique n’est plus la même. Soutenu par ses amis, il trouve dans le travail le moyen de lutter contre la
dépression…Un peu moins face à son alcoolisme. Le fruit de son labeur est récolté par son triomphe à l’Olympia en 1981.
Durant les années 90, il reprend goût à la vie et se produit sur de nombreuses scènes de province avec en point d’orgue : Le Palais des Congrès, Les Francofolies et l’Olympia. Désormais, il sort un album par an dont le célèbre « 70 balais », puis un tous les deux ans. En parallèle, il se lance dans la peinture et expose ses œuvres.
Il se produit à Reggio d’Emilie, sa ville natale.
En 2002, l’année de ses 80 ans, de nombreuses personnalités lui rendent hommage au travers d’un album « Autour de Reggiani ».
En 2004, il meurt d’une crise cardiaque. Il repose à
Montparnasse au côté de son fils Stephan.
Engagé indéfectiblement dans tous les grands combats du siècle, son répertoire a une dimension humaine que reflète la personnalité de ce tout grand.
Il faut voir Dieu descendre une ruelle
morne
En sifflotant un air de rancune et d'espoir
Et le diable rêver, en aiguisant ses cornes
Que la lumière prend sa source dans le noir
Football, amour, alcool, gloire, frissons, tendresse
Je prends tout pêle-mêle et je suis bien partout
Au milieu des dockers dont l'amarre est l'adresse
Dans la fête tzigane et le rire bantou
On n'a jamais le temps, le temps nous a, il traîne
Comme un fleuve de plaine aux méandres moqueurs
Mais on y trouve un lit et des chants de sirènes
Et un songe accroché au pas du remorqueur
Jamais ce qui éteint, jamais ce qui dégoûte
Toujours, toujours, toujours, ce qui fait avancer
Il faut boire ses jours, un à un, goutte à goutte
Et ne trouver de l'or que pour le dépenser
Qu'on s'appelle Suzanne, Henri, Serge ou que sais-je
Quidam évanescent, anonyme, paumé
Il faut croire au soleil en adorant la neige
Et chercher le plus-que-parfait du verbe aimer
extrait de « Il faut vivre ! »
à écouter dans l’un de mes anciens articles
!
S’il fallait recommencer…
L’italien
Le vieux couple
La cinquantaine..
Les loups ( Pour le F.Haine )
Et une dernière pour la route..."le souffleur"..
Oh ! puis pas de honte à se faire plaisir ( je parle pour moi )...Hôtel des voyageurs..
Et comme, je suis pas prolifqie que dans mes billets , aujourd'hui on rase gratis....pour tous ceux qui n'ont pas recu ma dernire newletter " Villejuif"..une des plus belles...
Bon récital...